Simonne de Lattre
Madame de Lattre suit son mari dans les divers commandements qu’il exerce et elle assume un rôle social et caritatif important au sein des divers corps de troupe.
Faisant preuve d’une détermination exemplaire, elle suit le Général (emprisonné pour faits de résistance) à Toulouse, à Lyon et à Riom où, avec Bernard et quelques amis, elle organise son évasion dans la nuit du 2 au 3 septembre 1943.
Alors que de Lattre gagne Londres puis Alger, elle entre dans la clandestinité sous le nom de Melle Lalande, avant de parvenir à rejoindre Alger début mai 1944.
Elle se consacre alors au « Service social » de l’Armée B, puis, après le débarquement de Provence, à celui de la Première Armée qui va poursuivre sa marche glorieuse jusqu’au Danube en Autriche.
En décembre 1950, le général est nommé Haut-Commissaire et Commandant en chef des troupes de l’Union Française en Indochine. Elle le rejoint six mois plus tard. Elle se passionne pour la vie indochinoise.
Mais elle connaît la pire des douleurs pour une mère : la mort de Bernard, son fils unique, le 30 mai 1951 sur le rocher de Ninh Binh au Tonkin. Quelques mois plus tard, le 11 janvier 1952, le Général décède à son tour et rejoint Bernard sous le gravillon blanc du petit cimetière de Mouilleron-en-Pareds.
« Pendant 25 ans elle sera pour lui une collaboratrice précieuse, un élément de stabilité, de solidité qu’aucune épreuve n’entamera, le point d’amarre inébranlable et nécessaire à ce navire de haute mer qui va affronter tant de tempêtes. Elle sera toujours une lumière indiquant la bonne route, brillant doucement dans l’ombre de son grand homme mais le fortifiant de sa présence et se fortifiant soi-même jusqu’aux heures où elle apparaîtra soudain au pays tout entier avec la double flamme de son sacrifice ».
Bernard SIMIOT
Elle va alors se consacrer à la mémoire de son mari et de son fils (baptême de la Promotion Maréchal de Lattre de Saint-Cyr, inauguration de monuments commémoratifs, de places et de rues au nom du Maréchal, etc…) , aux œuvres de « Rhin et Danube » puis de la Fondation Maréchal de Lattre qu’elle crée conjointement avec l’Etat en 1954 : apporter une aide matérielle et morale aux soldats, victimes de guerre et aux familles des tués, perpétuer d’une autre façon la mémoire de son mari et des combattants ayant servi sous ses ordres dans les différents conflits où il a été impliqué.
Pendant la guerre d’Algérie, la Fondation visite et soutient les blessés, envoie des colis, des équipements sportifs. Après l’indépendance en 1962, Simonne de Lattre aide de nombreux civils et harkis rapatriés.
En 1975, elle permet d’ouvrir au public la maison natale du Maréchal au cœur du village.
En 1990, elle crée l’Institut vendéen Clémenceau-de Lattre, association qui a pour but de perpétuer leur mémoire et de constituer un fonds documentaire.