Marcel MYIN

Marcel MYIN

Je suis né le 30 mars 1923 à Gravelines (Nord).

J’avais 6 ans quand mon père est décédé ;  je suis alors élevé par mon grand-père maternel, ancien du bataillon de Joinville, qui me donne le goût du sport et de l’effort.

Après mon certificat d’études primaires, je fais mes études secondaires au lycée Faidherbe à Lille….

6 ans pensionnaire, dont un an comme redoublant.

Mai 1940 : l’armée allemande envahit la France qui signe l’armistice le 22 juin 1940.   

C’est une période qui n’est pas facile pour moi ; je continue mes études comme externe.

Je n’accepte pas cette défaite et je rêve de rejoindre De Gaulle…..


Un cousin électricien installe l’électricité dans les fortifications construites par les Allemands entre Dunkerque et Calais. Il fait des plans sommaires de celles-ci, que je fais suivre par le réseau « La Voix du Nord ». Le cousin est arrêté, déporté ; il n’est jamais revenu des camps.

Prévenu à temps, je quitte Lille en catastrophe le 4 novembre 1942. Je réussis à gagner Toulon où des cousins m’hébergent.

Fin décembre, je risque l’évasion par l’Espagne.

Le 10 janvier 1943, je passe la frontière en fraude à Latour-de-Carol, me retrouve à Puigcerdá où une jeune fille m’aide à trouver la ligne de chemin de fer, que je suis à pied jusqu’à Barcelone. Je contacte le consulat américain qui me donne un billet de train pour Madrid.

Je suis arrêté le 13 janvier 1943 et je reste à la prison de Reus (dans la crasse et les poux et abandonné de tous) jusqu’au 26 juin. Je suis ensuite transféré au camp de concentration de Miranda jusqu’à fin septembre.

Libéré par la Croix Rouge (échangé contre du phosphate), je débarque à Casablanca le 4 novembre 1943.

Je m’engage alors dans les blindés, au 2ème Spahis Algérien de Reconnaissance ; je débarque à Cavalaire fin août, comme pilote de char « PORTHOS ».

C’est l’épopée de la Première Armée Française : vallée du Rhône, libération de Talant, de Dijon… puis les Vosges où les Allemands s’accrochent.

Au cours d’une patrouille à pied, un spahi marche sur une mine anti-char : il est pulvérisé à 3 ou 4 mètres de moi. Je souffre seulement des oreilles.



Novembre : le régiment attaque le col du Bonhomme par un sentier au départ de Fraize, les chars en tête ; le mien est en 2ème position. Une fusée antichar passe entre les deux chars ; réaction, je fonce sur le blockhaus, m’arrête à deux mètres. Le tireur envoie un 75 en pleine lucarne, tuant tous les occupants : c’était eux ou nous.

Le col du Bonhomme est pris le 12 décembre. Le lendemain, « Porthos » saute sur une mine antichar… rien, sauf un peu mal aux oreilles. Je dois décheniller dans la neige malgré les tirs allemands.

Nouveau char, « Porthos II », qui lui aussi est détruit en passant le Rhin le 2 avril 1945 … Les oreilles, encore !

Je suis reversé sur une automitrailleuse comme tireur. « Je n’y connais rien !!!! »



Le 19 avril,  on entre à Schonach : massacre des deux côtés. L’automitrailleuse est touchée par un bazooka, elle prend feu, on évacue. Je suis fauché par une rafale, 2 balles dans la cuisse ; pour moi la guerre est finie. Je fais un long séjour à l’hôpital de Roanne.

DE RETOUR A LA VIE CIVILE

Le 11 septembre 1947, je me marie avec la meilleure amie de ma marraine de guerre à Vosne Romanée.

Carrière civile comme cadre à Groupama 1950 – 1983

puis retraite et engagements associatifs.



Mais ceci est une autre histoire…

 

Fait à Dijon en avril 2018  

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